Genèse d’un bassin de peuplement
Un habitat peu dense qui se structure lentement.
La région d’Ajaccio a conservé bien peu de vestiges monumentaux des premières occupations humaines. Pourtant, la plaine littorale de la Gravone et du Prunelli a dès le Néolithique attiré et au moins temporairement fixé de petits groupes d’hommes. Installés sur de légers reliefs comme celui de Tralavettu, ils exploitent d’une manière encore très partielle et ponctuelle les terroirs proches, profitant au mieux des richesses offertes par les terres fertiles des terrasses alluviales et les nombreuses zones humides. Durant l’âge du bronze, les établissements se multiplient. L’émergence d’habitats plus vastes semble être le signe de l’affirmation d’une hiérarchisation des sites et par conséquent d’une organisation plus cohérente de l’espace.
Pourtant, aucun gros castellu, comme on en connaît dans les basses vallées du Rizzanese ou du Taravo par exemple, n’a été identifié ici. Seules quelques torre, ces monuments circulaires turriformes, perchés sur de petites collines ou des éperons rocheux, marquent encore fortement le paysage. C’est le cas notamment sur le site de Murteddu.
Au cours des siècles suivants apparaissent des ensembles bien structurés dans lesquels la pierre est abondamment utilisée. Sur la pointe Ficaggiola, une fortification contrôle probablement un axe de communication nord-sud, entre les vallées de la Gravone et de Lava. Implanté sur un sommet, le complexe se compose de deux enceintes concentriques qui protègent une série d’habitations aux murs en pierre sèche. Il était associé jadis à une statue-menhir aujourd’hui disparue. Plus près de la plaine, un autre centre majeur s’est développé autour de la pointe san Simeone. Elle offre alors une configuration idéale pour l’installation d’un petit groupe d’hommes. Le chaos rocheux, dominant les terroirs de coteaux et de plaine, permet l’installation aisée de cabanes mais aussi l’aménagement de sépultures dans les taffoni. Aux côtés de ces sites de hauteurs, il existe également des établissements beaucoup plus modestes situés en rase campagne ou sur des collines d’accès facile.
Ils ont laissé peu ou pas de vestiges de constructions encore visibles aujourd’hui, en raison de l’utilisation préférentielle de matériaux périssables comme le bois et la terre. L’économie des populations des âges du bronze et du fer est étroitement conditionnée par les potentialités des terroirs sur lesquels elles sont implantées. Les échanges avec l’extérieur sont alors peu nombreux. Mais cette situation va peu à peu changer avec l’arrivée de marchands étrangers et surtout après la conquête de l’île par Rome en 259 av. J.-C.
La région d’Ajaccio a conservé bien peu de vestiges monumentaux des premières occupations humaines. Pourtant, la plaine littorale de la Gravone et du Prunelli a dès le Néolithique attiré et au moins temporairement fixé de petits groupes d’hommes. Installés sur de légers reliefs comme celui de Tralavettu, ils exploitent d’une manière encore très partielle et ponctuelle les terroirs proches, profitant au mieux des richesses offertes par les terres fertiles des terrasses alluviales et les nombreuses zones humides. Durant l’âge du bronze, les établissements se multiplient. L’émergence d’habitats plus vastes semble être le signe de l’affirmation d’une hiérarchisation des sites et par conséquent d’une organisation plus cohérente de l’espace.
Pourtant, aucun gros castellu, comme on en connaît dans les basses vallées du Rizzanese ou du Taravo par exemple, n’a été identifié ici. Seules quelques torre, ces monuments circulaires turriformes, perchés sur de petites collines ou des éperons rocheux, marquent encore fortement le paysage. C’est le cas notamment sur le site de Murteddu.
Au cours des siècles suivants apparaissent des ensembles bien structurés dans lesquels la pierre est abondamment utilisée. Sur la pointe Ficaggiola, une fortification contrôle probablement un axe de communication nord-sud, entre les vallées de la Gravone et de Lava. Implanté sur un sommet, le complexe se compose de deux enceintes concentriques qui protègent une série d’habitations aux murs en pierre sèche. Il était associé jadis à une statue-menhir aujourd’hui disparue. Plus près de la plaine, un autre centre majeur s’est développé autour de la pointe san Simeone. Elle offre alors une configuration idéale pour l’installation d’un petit groupe d’hommes. Le chaos rocheux, dominant les terroirs de coteaux et de plaine, permet l’installation aisée de cabanes mais aussi l’aménagement de sépultures dans les taffoni. Aux côtés de ces sites de hauteurs, il existe également des établissements beaucoup plus modestes situés en rase campagne ou sur des collines d’accès facile.
Ils ont laissé peu ou pas de vestiges de constructions encore visibles aujourd’hui, en raison de l’utilisation préférentielle de matériaux périssables comme le bois et la terre. L’économie des populations des âges du bronze et du fer est étroitement conditionnée par les potentialités des terroirs sur lesquels elles sont implantées. Les échanges avec l’extérieur sont alors peu nombreux. Mais cette situation va peu à peu changer avec l’arrivée de marchands étrangers et surtout après la conquête de l’île par Rome en 259 av. J.-C.
ROME ET LA RÉORGANISATION DE L’HABITAT
La colonisation romaine va entraîner une réorganisation radicale du peuplement. Les habitats de hauteur sont peu à peu abandonnés et la population s’établit dans les zones basses, sur,les coteaux et en périphérie de la plaine de Campo dell’Oro. Les fermes se multiplient et leurs activités sont désormais plus spécialisées. L’élevage est probablement l’activité dominante même si non-exclusive. L’habitat est constitué d’un petit ensemble de pièces à vivre auquel sont associées des constructions à fonction agricole. Ces dernières peuvent aussi être dispersées sur le territoire afin d’organiser de manière plus cohérente et efficace les activités quotidiennes. De même, les morts sont ensevelis dans de petites nécropoles, souvent familiales, simplement aménagées à proximité des lieux de vie ou de travail. Les tombes à incinération puis à inhumation à partir du IIIe siècle de notre ère environ, sont le plus souvent installées le long d’un chemin.
Parmi ces habitats, certains, peu nombreux, se distinguent par leur ampleur et probablement aussi par leur statut. Il pourrait s’agir de villas, c’est-à-dire de centres résidentiels et d’exploitation de grands domaines, autour desquels gravitent de modestes fermes subordonnées. L’un d’eux est connu par les textes anciens et l’archéologie ; il s’agit d’Aiacium.
Parmi ces habitats, certains, peu nombreux, se distinguent par leur ampleur et probablement aussi par leur statut. Il pourrait s’agir de villas, c’est-à-dire de centres résidentiels et d’exploitation de grands domaines, autour desquels gravitent de modestes fermes subordonnées. L’un d’eux est connu par les textes anciens et l’archéologie ; il s’agit d’Aiacium.
AIACIUM : UN VILLAGE À L’ORIGINE DE LA VILLE
Installé au Ier siècle de notre ère sur le versant méridional d’une petite colline, au coeur du quartier urbain connu actuellement sous le nom de Saint-Jean, cet établissement s’étend sur une superficie de moins d’un hectare. Il est constitué d’édifices résidentiels, probablement d’une certaine qualité, mais aussi d’espaces de stockage pour les denrées alimentaires. Il est directement associé à un mouillage situé dans l’anse des Cannes (actuel port de plaisance Charles Ornano). On ne connaît rien des éventuels aménagements de ce dernier. Les marins se sont peut-être simplement accommodés de sa configuration naturelle qui protège efficacement les navires des forts coups de vent, et de la présence d’une plage de sable permettant de haler facilement les petites embarcations.
Quoiqu’il en soit, les activités commerciales y sont nombreuses et régulières. Monnaies, vaisselle en céramique, récipients en verre et petits objets métalliques destinés à l’habillement ou encore à l’équipement de la maison, sont en effet importés en abondance de l’ensemble des régions qui bordent le bassin méditerranéen. C’est cependant d’Afrique du Nord que provient la majorité de ces artefacts. C’est également là qu’est produite la plus grande partie de l’huile d’olive, des sauces de poisson et du vin qui est consommée à Aiacium, même si, occasionnellement, certaines de ces denrées alimentaires peuvent également provenir d’Espagne, du Sud de l’Italie et de Méditerranée orientale. L’espace réservé aux morts se développe parallèlement au rivage, entre l’habitat et la zone d’accostage. De nombreuses sépultures y ont été retrouvées depuis le XVIIIe siècle. Les plus anciennes sont constituées d’une urne en terre cuite contenant les cendres du défunt et fermée par une pierre plate. À partir du IIIe siècle environ, l’inhumation se généralise. Les corps sont alors placés directement dans une fosse non aménagée, dans une tombe confectionnée à l’aide de tuiles plates ou encore dans une amphore réutilisée.
L'utilisation de sarcophages est plus exceptionnelle. L’un d’eux, en marbre de carrare et richement décoré de la représentation des quatre saisons, témoigne indiscutablement de l’importance du personnage qui y a été déposé : peut-être l’un des riches propriétaires du domaine.
Quoiqu’il en soit, les activités commerciales y sont nombreuses et régulières. Monnaies, vaisselle en céramique, récipients en verre et petits objets métalliques destinés à l’habillement ou encore à l’équipement de la maison, sont en effet importés en abondance de l’ensemble des régions qui bordent le bassin méditerranéen. C’est cependant d’Afrique du Nord que provient la majorité de ces artefacts. C’est également là qu’est produite la plus grande partie de l’huile d’olive, des sauces de poisson et du vin qui est consommée à Aiacium, même si, occasionnellement, certaines de ces denrées alimentaires peuvent également provenir d’Espagne, du Sud de l’Italie et de Méditerranée orientale. L’espace réservé aux morts se développe parallèlement au rivage, entre l’habitat et la zone d’accostage. De nombreuses sépultures y ont été retrouvées depuis le XVIIIe siècle. Les plus anciennes sont constituées d’une urne en terre cuite contenant les cendres du défunt et fermée par une pierre plate. À partir du IIIe siècle environ, l’inhumation se généralise. Les corps sont alors placés directement dans une fosse non aménagée, dans une tombe confectionnée à l’aide de tuiles plates ou encore dans une amphore réutilisée.
L'utilisation de sarcophages est plus exceptionnelle. L’un d’eux, en marbre de carrare et richement décoré de la représentation des quatre saisons, témoigne indiscutablement de l’importance du personnage qui y a été déposé : peut-être l’un des riches propriétaires du domaine.
LA CHRISTIANISATION : UN GAGE DE PÉRENNITÉ POUR AIACIUM
Vers le VIe siècle, Aiacium est élevé au rang de siège épiscopal et un évêque y est installé. Cette promotion, ordinairement réservée aux villes, est à l’origine d’un renouveau de l’établissement, aussi bien d’un point de vue architectural qu’économique. Une cathédrale dotée d’un baptistère monumental est ainsi érigée entre l’habitat et la nécropole, et doit être rapidement reconstruite ou plus probablement agrandie.
Autour de ce complexe religieux la vie se réorganise. Le coteau méridional de la colline est défriché puis cultivé ; on y plante notamment des arbres fruitiers. Des activités artisanales voient le jour : dans des ateliers aménagés contre les murs de l’église on travaille le métal et probablement la laine ; l’un d’eux constituait peut-être l’officine d’un tuilier. Quant au mouillage des Cannes, il ne perd rien de son activité. Au VIIe, et peut-être encore au VIIIe siècle, de l’huile, du vin et des céramiques sont encore importées d’Afrique du Nord.
Ainsi, l’établissement rural d’Aiacium est profondément marqué par la christianisation qui lui confère un rôle de chef-lieu. Alors que la plus grande partie des habitats dispersés autour de la plaine de Campo dell’Oro est abandonnée, ce nouveau statut lui permet de conserver sa vitalité, voire d’acquérir un nouveau dynamisme. Bien plus, son église est désormais au cœur de l’organisation religieuse du territoire et elle va constituer un point de référence majeur dans le paysage de la région durant plusieurs siècles.
Autour de ce complexe religieux la vie se réorganise. Le coteau méridional de la colline est défriché puis cultivé ; on y plante notamment des arbres fruitiers. Des activités artisanales voient le jour : dans des ateliers aménagés contre les murs de l’église on travaille le métal et probablement la laine ; l’un d’eux constituait peut-être l’officine d’un tuilier. Quant au mouillage des Cannes, il ne perd rien de son activité. Au VIIe, et peut-être encore au VIIIe siècle, de l’huile, du vin et des céramiques sont encore importées d’Afrique du Nord.
Ainsi, l’établissement rural d’Aiacium est profondément marqué par la christianisation qui lui confère un rôle de chef-lieu. Alors que la plus grande partie des habitats dispersés autour de la plaine de Campo dell’Oro est abandonnée, ce nouveau statut lui permet de conserver sa vitalité, voire d’acquérir un nouveau dynamisme. Bien plus, son église est désormais au cœur de l’organisation religieuse du territoire et elle va constituer un point de référence majeur dans le paysage de la région durant plusieurs siècles.
la cité Génoise
Le tracé de la vieille ville, tel qu’il nous apparaît encore aujourd’hui, date des années 1520-1530. Il est le fruit du travail de géomètres génois, et concrétise le règlement imposé par la Sérénissime. Il ne faut pas oublier que nous sommes alors dans une place forte militaire et que la construction de la Cité ne doit pas se faire au détriment de la vocation défensive de cette implantation. Pour cela, une réglementation sévère doit être appliquée. Ainsi, la clause de non aedificandi interdit toute construction dans la proximité immédiate des remparts de la citadelle afin de ne pas gêner le mouvement des troupes qui y sont casernées. La hauteur des édifices est également réglementée afin de ne pas obstruer la surveillance de la campagne environnante et de ne pas gêner les tirs d’artillerie : les maisons, souvent à un seul étage, ne doivent pas dépasser sept mètres de haut (elles seront généralement surélevées au XIXe siècle). Ces dimensions réduites n’autorisent pas un grand nombre de logements, et l’espace manque assez rapidement pour une population sans cesse croissante, entraînant une promiscuité qui favorise la propagation des maladies. C’est une des raisons de la présence des niches que l’on trouve ici et là, aménagées dans les murs extérieurs pour recevoir des statuettes de saints protecteurs. Si la hauteur des bâtiments donne une certaine unité à l’ensemble, il n’en va pas de même de leur composition. On compte ainsi un grand nombre d’habitations très modestes réalisées en pierres non taillées et liées avec de la terre argileuse qui, mélangée à du chanvre sert également à la construction des toitures en terrasse. À côté de cela, on trouve des demeures beaucoup plus soignées, réalisées en pierres et/ou en briques recouvertes d’un enduit à la chaux, avec un toit couvert d’ardoises venant de Lavagna ou, plus rarement, de tuiles. Ces maisons des notables peuvent arborer en façade des balcons à colonnettes de marbre, désignant inévitablement le statut social élevé du propriétaire.
Dans les années 1520, Ajaccio compte trois rues : a strada dritta (rue Bonaparte), a strada del diamante (rue roi de Rome) et ce qui allait devenir la rue Forcioli-Conti. Tout au long du XVIe siècle, le plus prestigieux de ces axes est sans conteste la strada dritta qui va attirer plusieurs notables de la ville mais aussi, et de manière très symbolique, le siège du pouvoir temporel et intemporel : le Palazzo Publico du commissaire génois et surtout, au bout de la rue, à proximité des remparts de la citadelle, le Palazzo Vescovile, siège du pouvoir religieux du diocèse.
Il est intéressant de constater la forte présence du religieux dans un périmètre aussi exigu, où le moindre emplacement est très prisé. Cela s’explique, d’une part par la grande dévotion de la population, mais aussi par l’appropriation par le religieux des grands moments de la vie, de la naissance à la mort.
Dans les années 1520, Ajaccio compte trois rues : a strada dritta (rue Bonaparte), a strada del diamante (rue roi de Rome) et ce qui allait devenir la rue Forcioli-Conti. Tout au long du XVIe siècle, le plus prestigieux de ces axes est sans conteste la strada dritta qui va attirer plusieurs notables de la ville mais aussi, et de manière très symbolique, le siège du pouvoir temporel et intemporel : le Palazzo Publico du commissaire génois et surtout, au bout de la rue, à proximité des remparts de la citadelle, le Palazzo Vescovile, siège du pouvoir religieux du diocèse.
Il est intéressant de constater la forte présence du religieux dans un périmètre aussi exigu, où le moindre emplacement est très prisé. Cela s’explique, d’une part par la grande dévotion de la population, mais aussi par l’appropriation par le religieux des grands moments de la vie, de la naissance à la mort.
les édifices reliGieUx de la vieille ville
Le plus ancien édifice religieux à l’intérieur de la cité génoise est l’église Saint-Jean-Baptiste et Saint- Jérôme, consacrée en 1581, comme le mentionne la date inscrite sur sa façade, rue du Roi de Rome. Ce double patronage est le résultat de la fusion des deux plus anciennes confréries de la ville : Saint-Jérôme, originaire de la Cité, et Saint-Jean-Baptiste, liée à la paroisse correspondant à l’ancien groupe épiscopal (espace Alban), et venant chercher plus de sécurité à l’intérieur des remparts. Cette confrérie amène avec elle la statuette noircie de saint Jean-Baptiste et surtout, sculpté dans du bois de poirier, u Cristu Moru devenu l’objet
de toutes les dévotions.
Ces deux confréries réunies en une seule se consacraient à l’assistance des malades indigents ; pour cela, une salle jouxtant l’oratoire accueillait l’Ospedale dei Poveri, modeste hospice abritant, dans une pièce au sol en terre battue, cinq lits d’un confort plutôt sommaire. En attendant la création d’une nouvelle cathédrale, suite à la destruction de l’église santa Croce lors de l’élargissement des fossés, l’oratoire Saint-Jean-Baptiste et Saint-Jérôme fait office d’église paroissiale : baptêmes, mariages et enterrements y sont célébrés, même si la taille modeste du bâtiment rend les conditions de culte pénibles et conduit les Ajacciens à réclamer la construction d’une nouvelle cathédrale.
Celle-ci, ainsi que celle des autres édifices religieux de la vieille ville, s’effectue dans le contexte des années qui suivent le Concile de Trente. Pour redresser une Église entachée par le comportement de certains prélats et contestée par le protestantisme, les autorités romaines peuvent s’appuyer sur les ordres religieux, au premier rang desquels se trouve la Compagnie de Jésus, créée en 1540, et sur la diffusion d’un style au service du message à transmettre : le Baroque.
Cette double influence se fait sentir à Ajaccio où, comme dans le reste de la Corse, il s’agit moins de lutter contre les disciples de Luther, que contre une éducation religieuse défaillante, assurée par des représentants du clergé peu enclins à montrer le bon exemple. Si par la création d’un collège et de séminaires, les Jésuites prennent en main l’enseignement et la prédication, leur église-mère, le Gèsu, édifiée à Rome entre 1568 et 1575, sert également de référence prestigieuse aux églises construites à l’époque.
de toutes les dévotions.
Ces deux confréries réunies en une seule se consacraient à l’assistance des malades indigents ; pour cela, une salle jouxtant l’oratoire accueillait l’Ospedale dei Poveri, modeste hospice abritant, dans une pièce au sol en terre battue, cinq lits d’un confort plutôt sommaire. En attendant la création d’une nouvelle cathédrale, suite à la destruction de l’église santa Croce lors de l’élargissement des fossés, l’oratoire Saint-Jean-Baptiste et Saint-Jérôme fait office d’église paroissiale : baptêmes, mariages et enterrements y sont célébrés, même si la taille modeste du bâtiment rend les conditions de culte pénibles et conduit les Ajacciens à réclamer la construction d’une nouvelle cathédrale.
Celle-ci, ainsi que celle des autres édifices religieux de la vieille ville, s’effectue dans le contexte des années qui suivent le Concile de Trente. Pour redresser une Église entachée par le comportement de certains prélats et contestée par le protestantisme, les autorités romaines peuvent s’appuyer sur les ordres religieux, au premier rang desquels se trouve la Compagnie de Jésus, créée en 1540, et sur la diffusion d’un style au service du message à transmettre : le Baroque.
Cette double influence se fait sentir à Ajaccio où, comme dans le reste de la Corse, il s’agit moins de lutter contre les disciples de Luther, que contre une éducation religieuse défaillante, assurée par des représentants du clergé peu enclins à montrer le bon exemple. Si par la création d’un collège et de séminaires, les Jésuites prennent en main l’enseignement et la prédication, leur église-mère, le Gèsu, édifiée à Rome entre 1568 et 1575, sert également de référence prestigieuse aux églises construites à l’époque.
LA CATHÉDRALE
Commencée en 1577 et achevée en 1593, la construction de la cathédrale ne s’est pas faite sans difficultés du fait de l’absence d’évêque à Ajaccio. Les travaux s’éternisent. Les marbres destinés au portail disparaissent lors du naufrage du navire qui les transporte. Il faudra attendre l’arrivée de Mgr Giulio Giustiniani pour qu’ils soient enfin terminés – non sans avoir revu les plans et réduit les dimensions –, ce que rappelle l’inscription au-dessus de l’entrée. En résulte un édifice de taille modeste qui, à l’origine, était inséré au cœur d’un ensemble de maisons et d’immeubles lui conférant un aspect plus imposant qu’aujourd’hui. Seuls émergent, de la ville du XVIe siècle et de ses remparts, le clocher et le dôme à huit pans de la cathédrale. La destruction des bâtiments qui lui faisaient face a dégagé la vue sur la façade ; des transformations ont par la suite été faites pour lui donner plus d’allure. Reste de l’ancienne façade le simple découpage de la hauteur en deux étages surmontés d’un fronton triangulaire et de la largeur en travées marquées par des pilastres, dont le Gèsu constitue la référence ; mais les vases d’amortissement placés à l’aplomb des pilastres et les pans de mur courbes donnant au second niveau un mouvement ascendant sont des ajouts récents, tout comme la surélévation du fronton. L’intérieur de la cathédrale, si l’on excepte la chapelle Cuneo d’Ornano (la première à droite en rentrant) qui date de la fin de la Renaissance, s’inscrit lui aussi pleinement dans le mouvement baroque : la présence d’une coupole à la croisée du transept et de chapelles secondaires dans les collatéraux en sont caractéristiques. Du mobilier du XVIe siècle, il ne demeure aujourd’hui plus que le tabernacle en marbre du maître-autel et le baptistère également en marbre dans lequel le futur empereur Napoléon fut baptisé. La plupart de ces chapelles ont été consacrées au XVIIIe siècle. Parmi elles, on peut distinguer celle de Notre-Dame de la Miséricorde : les coquilles, les courbes et contrecourbes du décor, le jeu de clairobscur, la mise en scène du sujet principal encadré par deux colonnes torses en marbre et les trompe-l’oeil, en font une bonne illustration du style baroque.
U borGU (la rUe fesch)
Le développement du Borgu est consécutif à l’essor de la Cité. Originellement, il s’agissait du chemin permettant d’accéder, depuis les villages de l’intérieur, à la porte de la ville génoise donnant accès à la strada dritta (rue Bonaparte). Ce chemin longeait le tracé du rivage de l’époque, ce qui explique sa physionomie en contradiction avec les axes rectilignes à l’intérieur des remparts. Peu à peu va se constituer de part et d’autre de cette route, un habitat précaire, sans doute plus proche de la cabane que du bâti de la Cité. Il regroupe dans un premier temps des travailleurs journaliers corses qui viennent des villages proches et ne sont pas admis à l’intérieur de la ville.
Très rapidement, ce nouveau quartier va devenir le principal centre d’activité d’Ajaccio puisque artisans, pêcheurs, tanneurs, bouchers et taverniers s’y installent, ce qui ne va pas poser de problèmes de cohabitation et d’hygiène. Ces professionnels bénéficient d’un espace faisant cruellement défaut à l’intérieur des remparts, de la proximité immédiate de la mer mais aussi d’une plus grande liberté par rapport au règlement génois imposé dans la Cité, notamment le respect du couvre-feu. Toutefois, les maisons gardent les dimensions normées par Gênes, c’est-à-dire un étage surplombant un rez-de-chaussée accueillant une échoppe, un atelier, une cantine… Du fait de sa position périphérique par rapport à la Cité, ce quartier sera dénommé u Borgu (le faubourg). Outre l’entrepôt à sel de Gênes (a saliniera) situé à l’entrée de la rue, les habitations y sont modestes et, très longtemps, le seul édifice d’importance est la chapelle Saint-Roch à l’architecture fort simple.
Au milieu du XVIIe siècle, u Borgu est pavé et ce petit oratoire, érigé sous le double patronage de saint Roch et saint Sébastien (deux saints réputés protecteurs contre la peste), n’est pas encore atteint par son urbanisation. Son appellation de « san Roccu Sul Mare » fait référence à son implantation légèrement en surplomb du rivage et se perpétuera jusqu’à l’édification de l’église Saint-Roch sur le cours Napoléon (à la toute fin du XIXe siècle). C’est à cette époque que le modeste oratoire de la rue Fesch fut rebaptisé de manière affectueuse par les Ajacciens « le petit Saint-Roch ». Cette population du Borgu, dynamique en affaires, apparaît relativement cosmopolite, puisque des familles venues de villes d’Italie ou des cités génoises de Corse (notamment Bonifacio) viennent se mêler aux familles génoises et aux familles corses dont le patronyme évoque le village d’origine (Bastelica, Sarrolla, Cuttoli, Tavera…). Toujours visible dans la rue Fesch et connue des Ajacciens sous la dénomination d’ « i Gallarii », la demeure de la famille Montepagano est particulièrement représentative de cette époque. Montepagano était un de ces riches armateurs ayant fait fortune grâce au commerce de l’or rouge de Méditerranée – la pêche au corail, qui emploie jusqu’à 600 personnes, étant à l’origine d’un véritable essor économique dans le faubourg.
U Borgu demeure très longtemps une zone tampon entre d’une part la Cité, génoise dans sa majorité, qui essaie de conserver sa mainmise sur l’administration des affaires municipales, ainsi que son rôle d’interlocuteur privilégié auprès de l’autorité génoise, et d’autre part les habitants des villages de l’arrière pays. Les borghegiani, du fait de leur importance économique, rivaliseront pendant longtemps avec les citadini. L’unification de ces deux mentalités opposées sera facilitée par la chute des remparts, voulue par Napoléon au début du XIXe siècle.
Très rapidement, ce nouveau quartier va devenir le principal centre d’activité d’Ajaccio puisque artisans, pêcheurs, tanneurs, bouchers et taverniers s’y installent, ce qui ne va pas poser de problèmes de cohabitation et d’hygiène. Ces professionnels bénéficient d’un espace faisant cruellement défaut à l’intérieur des remparts, de la proximité immédiate de la mer mais aussi d’une plus grande liberté par rapport au règlement génois imposé dans la Cité, notamment le respect du couvre-feu. Toutefois, les maisons gardent les dimensions normées par Gênes, c’est-à-dire un étage surplombant un rez-de-chaussée accueillant une échoppe, un atelier, une cantine… Du fait de sa position périphérique par rapport à la Cité, ce quartier sera dénommé u Borgu (le faubourg). Outre l’entrepôt à sel de Gênes (a saliniera) situé à l’entrée de la rue, les habitations y sont modestes et, très longtemps, le seul édifice d’importance est la chapelle Saint-Roch à l’architecture fort simple.
Au milieu du XVIIe siècle, u Borgu est pavé et ce petit oratoire, érigé sous le double patronage de saint Roch et saint Sébastien (deux saints réputés protecteurs contre la peste), n’est pas encore atteint par son urbanisation. Son appellation de « san Roccu Sul Mare » fait référence à son implantation légèrement en surplomb du rivage et se perpétuera jusqu’à l’édification de l’église Saint-Roch sur le cours Napoléon (à la toute fin du XIXe siècle). C’est à cette époque que le modeste oratoire de la rue Fesch fut rebaptisé de manière affectueuse par les Ajacciens « le petit Saint-Roch ». Cette population du Borgu, dynamique en affaires, apparaît relativement cosmopolite, puisque des familles venues de villes d’Italie ou des cités génoises de Corse (notamment Bonifacio) viennent se mêler aux familles génoises et aux familles corses dont le patronyme évoque le village d’origine (Bastelica, Sarrolla, Cuttoli, Tavera…). Toujours visible dans la rue Fesch et connue des Ajacciens sous la dénomination d’ « i Gallarii », la demeure de la famille Montepagano est particulièrement représentative de cette époque. Montepagano était un de ces riches armateurs ayant fait fortune grâce au commerce de l’or rouge de Méditerranée – la pêche au corail, qui emploie jusqu’à 600 personnes, étant à l’origine d’un véritable essor économique dans le faubourg.
U Borgu demeure très longtemps une zone tampon entre d’une part la Cité, génoise dans sa majorité, qui essaie de conserver sa mainmise sur l’administration des affaires municipales, ainsi que son rôle d’interlocuteur privilégié auprès de l’autorité génoise, et d’autre part les habitants des villages de l’arrière pays. Les borghegiani, du fait de leur importance économique, rivaliseront pendant longtemps avec les citadini. L’unification de ces deux mentalités opposées sera facilitée par la chute des remparts, voulue par Napoléon au début du XIXe siècle.
le plan d’extension et d’embellissement
La fin du XVIIIe siècle est la période où la population d’Ajaccio se développe : 5000 habitants se pressent dans, ou aux abords de la citadelle. L’accession au pouvoir d’un enfant du « san Carlu » va accélérer la mutation de la ville. En effet, à peine un an après le 18 Brumaire An VII (9 novembre 1799), le premier Consul, Napoléon Bonaparte, charge l’administrateur général Antoine François Miot de Melito (plus connu pour ses lois financières, fiscales et douanières les fameux « arrêtés Miot ») de veiller à l’exécution d’un plan d’extension et d’embellissement de sa ville natale. Le projet est ambitieux : conjuguant nécessités économiques et politiques, il veut donner à la cité une nouvelle dimension, l’extraire de ses murs et combler la faille qui sépare le faubourg de la cité originelle, « Borgu » et « Cità ». Cette volonté se matérialisera par la démolition de certains remparts, la ville s’ouvrant largement sur le Borgu (actuelle rue Fesch). Parmi les différents projets, le Premier Consul retient un schéma d’urbanisme d’inspiration classique : une artère principale orientée nord-sud, traversée par un autre axe est-ouest, à la croisée desquels est aménagée une grande place, doivent former le cœur de la vie économique et sociale de la ville. Cette décision entraîne la percée de l’actuel cours Napoléon ; l’autre axe allant de la place de l’Olmu au Casone.
Si ce parti est empreint d’une forte connotation impériale, il est surtout la marque d’une culture partagée, à l’époque, par les grands « décideurs » de toutes les capitales. Cet immense chantier intègre tous les problèmes d’une ville moderne : amenée d’eau potable, liaison routière avec les autres centres urbains (Bastia), construction de quais (relations avec
le continent), besoins sanitaires (précisés par le décret impérial du 1er novembre 1807 : hôpital, assèchement des marais, etc.). Mais la complexité de la tâche n’empêche pas la qualité du rendu, ni un sens du détail qui est la marque d’une architecture savante. Le cahier des charges pour la nouvelle place du Marché (actuelle place Foch), qui doit s’étendre entre la porte génoise et la grève, recommande ainsi une architecture « élégante et originale en forme de basilique » ; elle se termine ainsi par une rangée de maisons dont les façades forment un arc de cercle.
Les travaux seront longs : l’emblématique place Bonaparte reste un champ de manœuvre et il faut attendre 1860 pour que la place du Diamant s’inscrive dans l’organisation de la cité.
Si ce parti est empreint d’une forte connotation impériale, il est surtout la marque d’une culture partagée, à l’époque, par les grands « décideurs » de toutes les capitales. Cet immense chantier intègre tous les problèmes d’une ville moderne : amenée d’eau potable, liaison routière avec les autres centres urbains (Bastia), construction de quais (relations avec
le continent), besoins sanitaires (précisés par le décret impérial du 1er novembre 1807 : hôpital, assèchement des marais, etc.). Mais la complexité de la tâche n’empêche pas la qualité du rendu, ni un sens du détail qui est la marque d’une architecture savante. Le cahier des charges pour la nouvelle place du Marché (actuelle place Foch), qui doit s’étendre entre la porte génoise et la grève, recommande ainsi une architecture « élégante et originale en forme de basilique » ; elle se termine ainsi par une rangée de maisons dont les façades forment un arc de cercle.
Les travaux seront longs : l’emblématique place Bonaparte reste un champ de manœuvre et il faut attendre 1860 pour que la place du Diamant s’inscrive dans l’organisation de la cité.
ajaccio, noUvelle capitale de la corse
En 1811, par volonté de l’Empereur, Ajaccio devient le chef-lieu du département de la Corse. Le nouveau statut de la cité doit être conforté par une urbanisation qui intègre les lieux de pouvoir : préfecture, cour d’appel, évêché et commandement militaire. Très vite de nouveaux besoins s’imposent : les locaux abritant les services publics sont exigus et inadaptés. Ironie de l’histoire, ce n’est que sous la Restauration, pendant le règne de Louis XVIII, à la suite des ordonnances royales de 1819, qu’ils sont pris en compte et que se précipite le développement d’Ajaccio. Tout est à concevoir. Aussi, on confie à l’architecte parisien Alphonse de Gisors l’ensemble des projets, pour leur assurer une certaine unité. Plus tard ce maître d’ œuvre sera associé à des entreprises prestigieuses (extension du Palais du Luxembourg, Fontaine Médicis, etc.) lors des grands travaux d’Haussmann qui transformeront Paris.
De 1823 à 1836, pendant une décennie qu’on pourrait qualifier de prodigieuse, Ajaccio devient un énorme chantier public : « De mémoire d’homme on n’avait vu en Corse autant de travaux simultanés…. » (Journal de la Corse n° 22 de 1827).
L’Hôtel de ville est ainsi érigé sur la place du marché. Bâtiment simple, d’inspiration néoclassique, son volume lui vaudra l’appellation familière de « Maison Carrée ». Son installation sur cette esplanade revêt également une fonction symbolique : il est le trait d’union reliant la vieille ville et la ville nouvelle s’étirant vers le Borgu. Le Cours, large voie de prestige, plantée d’orangers et de citronniers, est choisi pour être le lieu où établir le siège de l’autre autorité : celle de l’État. L’édification de la Préfecture ou Palais Lantivy, toujours sous l’égide de l’architecte A. de Gisors, se fait sur un terrain appartenant à un médecin voyageur, le docteur Adorno de Baccioche. La mode étant au jardin botanique, ce dernier avait fait planter des essences rares, plantes exotiques recelant des vertus alimentaires, curatives ou simplement ornementales, et l’on peut encore en admirer certaines dans les jardins de la Préfecture. Il s’agit encore d’une construction dans l’esprit du néoclassicisme qui se prolonge pendant la Restauration. De grandes portes à arcades sont surmontées au premier étage d’une répétition de fenêtres ornées d’un fronton. La façade est rythmée par des pilastres aux chapiteaux doriques (r.-d.-c.) et ioniques (étage) ; elle est couronnée par un petit attique permettant de cacher le toit. Pour faire l’économie d’une charpente de grandes dimensions, le bois tiré des forêts royales étant, comme l’exigeaient les « arrêtés Miot », réservé à la Marine, on eût recours à un système de voûtes plates appelé « volterrane ».
A l’intérieur, le soin apporté à l’aménagement d’éléments d’apparat – atrium, escalier monumental, colonnade et péristyle, fresques et tapisseries – manifeste une volonté de magnifier ce lieu de pouvoir. La construction d’un théâtre vient compléter l’organisation du Cours dans le prolongement de la place du Diamant. Elle participe à l’affirmation du nouveau statut de la ville. Au coeur de la vie culturelle, le théâtre Saint-Gabriel connaît son heure de gloire en 1862 lorsque l’Empereur Napoléon III et l’Impératrice Eugénie assistent à une représentation du Trouvère de Verdi. Son incendie, en 1927, met malheureusement fin à son activité.
Retrouvez les sentiers de randonnée autour d'Ajaccio et en corse du sud ICI
De 1823 à 1836, pendant une décennie qu’on pourrait qualifier de prodigieuse, Ajaccio devient un énorme chantier public : « De mémoire d’homme on n’avait vu en Corse autant de travaux simultanés…. » (Journal de la Corse n° 22 de 1827).
L’Hôtel de ville est ainsi érigé sur la place du marché. Bâtiment simple, d’inspiration néoclassique, son volume lui vaudra l’appellation familière de « Maison Carrée ». Son installation sur cette esplanade revêt également une fonction symbolique : il est le trait d’union reliant la vieille ville et la ville nouvelle s’étirant vers le Borgu. Le Cours, large voie de prestige, plantée d’orangers et de citronniers, est choisi pour être le lieu où établir le siège de l’autre autorité : celle de l’État. L’édification de la Préfecture ou Palais Lantivy, toujours sous l’égide de l’architecte A. de Gisors, se fait sur un terrain appartenant à un médecin voyageur, le docteur Adorno de Baccioche. La mode étant au jardin botanique, ce dernier avait fait planter des essences rares, plantes exotiques recelant des vertus alimentaires, curatives ou simplement ornementales, et l’on peut encore en admirer certaines dans les jardins de la Préfecture. Il s’agit encore d’une construction dans l’esprit du néoclassicisme qui se prolonge pendant la Restauration. De grandes portes à arcades sont surmontées au premier étage d’une répétition de fenêtres ornées d’un fronton. La façade est rythmée par des pilastres aux chapiteaux doriques (r.-d.-c.) et ioniques (étage) ; elle est couronnée par un petit attique permettant de cacher le toit. Pour faire l’économie d’une charpente de grandes dimensions, le bois tiré des forêts royales étant, comme l’exigeaient les « arrêtés Miot », réservé à la Marine, on eût recours à un système de voûtes plates appelé « volterrane ».
A l’intérieur, le soin apporté à l’aménagement d’éléments d’apparat – atrium, escalier monumental, colonnade et péristyle, fresques et tapisseries – manifeste une volonté de magnifier ce lieu de pouvoir. La construction d’un théâtre vient compléter l’organisation du Cours dans le prolongement de la place du Diamant. Elle participe à l’affirmation du nouveau statut de la ville. Au coeur de la vie culturelle, le théâtre Saint-Gabriel connaît son heure de gloire en 1862 lorsque l’Empereur Napoléon III et l’Impératrice Eugénie assistent à une représentation du Trouvère de Verdi. Son incendie, en 1927, met malheureusement fin à son activité.
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