L'apiculture et le miel
Cette tradition traverse les siècles, et aujourd’hui encore il est possible d’observer dans de vieilles habitations les niches aménagées spécifiquement pour recevoir les colonies. En effet, il fut un temps, quasiment chaque famille possédait au moins une ruche.
Avec l’apiculture « moderne » et l’avènement des ruches à cadre l’apiculture Corse s’adapte progressivement. Durant cette période d’adaptation, cohabitent une apiculture traditionnelle héritées de pratiques ancestrales et une apiculture en phase de modernisation.
On note un essor important et une généralisation des pratiques apicoles modernes dans les années 70 suite à la mise en place d’une formation apicole au Centre de Promotion Sociale à Corte.
Avec l’obtention en 1998 de l’Appellation d’Origine Contrôlée « Miel de Corse – Mele di Corsica » (AOC) et la reconnaissance de la qualité et de la richesse de la gamme variétale des miels de Corse, un nouveau pallier est franchit.
Aujourd’hui, la mise en place de nouvelles formations, les efforts menés pour la sélection et la multiplication des cheptels, la vulgarisation des pratiques d’élevage de reines vont continuer à donner à l’apiculture Corse la place qu’elle se doit d’occuper dans ce réelle sanctuaire pour l’abeille que représente notre île.
Le miel de Corse (Mele di Corsica) est un produit d'appellation d'origine contrôlée (AOC) et d'appellation d'origine protégée (AOP).
L'AOP Miel de Corse - Mele di Corsica
L’AOC « Miel de Corse – Mele di Corsica », obtenue en 1998 au niveau national, puis l'AOP obtenue en 2000 (protection européenne) ont introduit pour la première fois en France la notion de « miel de terroir », et sont la reconnaissance d’une typicité. Ainsi, le miel de Corse AOP doit provenir de nectars et/ou de miellats butinés par les abeilles d’écotype corse sur les associations végétales spontanées et naturelles de l’île (à l’exception des plantations d’agrumes).
L'AOP repose essentiellement sur 3 principes :
- la spécificité de la flore corse, qui compte un grand nombre d’espèces endémiques,
- une abeille d’écotype corse (Apis mellifera mellifera corsica)
- un savoir-faire apicole qui allie tradition et technicité.
Ces variétés présentent une grande différence de couleurs, d'odeurs et de saveurs : des plus doux aux plus forts, des plus clairs aux plus foncés avec des goûts et des arômes dépendant des origines botaniques des productions apicoles ainsi que de la flore sauvage de l'île.
Les miels
Les 6 différentes variétés de miel :
Le « miel de printemps » (u mele di branu) est clair et doux et récolté à partir du mois de mai. Il est produit à partir des plantes fleurissant au début du printemps : asphodèles associés aux saules, clémentiniers et mimosas, églantiers, etc.
Le miel de maquis de printemps (U mele di «machja di branu»), est récolté pendant tout le printemps à partir des fleurs du maquis dont notamment la bruyère blanche, la lavande et les genêts, ce qui lui donne un goût complexe et délicat et une couleur ambrée.
Le Miellat du maquis (i «milastri») est recueilli de mai à septembre dans les zones littorales et les zones boisées mêlées au maquis. De couleur ambrée foncée à très foncée, les principales fleurs à l'origine de sa production sont celles des cistes, des chênes, des eucalyptus, etc...
Le miel de maquis d'été (U mele di «machja d’istati») de couleur ambrée clair à très clair, possède une saveur fruitée et très aromatique due aux fleurs d'anthyllis, de thym corse, de germandrées et de ronces. La récolte a lieu à partir du mois d'août.
Le miel de châtaigneraie (U mele di «castagnetu») est un miel de couleur ambrée au goût fort et prononcé teinté d'une légère amertume. Les principales espèces florales le composant sont les châtaigniers accompagnés de sa végétation alentour : ronces, anthyllis, genêts, clématites, etc.
Le miel de maquis d'automne (U mele di «machja di vaghjimu») à l'odeur boisée typique, au goût fort et amer est récolté à partir de novembre. Il est composé essentiellement d'arbousiers, mais aussi de lierre, de salsepareille, etc.
L'abeille corse
Méthode de production
Méthode de production
C'est-à-dire enlever la pellicule de cire qui protège les alvéoles remplies de miel.
L’opération se réalise avec un couteau à désoperculer en tranchant à la surface la couche de cire de bas en haut.
Ensuite l’apiculteur passe à l’extraction du miel. Il place les cadres dans une machine appelée extracteur, qui par le biais de la force centrifuge va projeter le miel sur les parois pour ensuite s’écouler dans un fût en inox.
A la sortie de l’extracteur, le miel contient des impuretés. Il sera donc filtré pour retirer diverses particules de propolis, de cire, d’opercules, de pattes d’abeilles ou de pollen avec une grille à double filtre.
Le miel est ensuite laissé quelques jours dans les fûts à une température de 20° C minimum afin de faire remonter les dernières impuretés. L’écume qui se forme alors est enlevée et le miel est prêt pour être conditionné.