Le dolmen de Funtanaccia
Le dolmen (stazzona ou tolla) est une sépulture collective de forme trapézoïdale fermée sur trois côtés, avec au moins une dalle de couverture. Il est souvent associé à des monolithes plantés à proximité, comme c’est le cas sur le plateau de Cauria. Le dolmen de Funtanaccia, tant du point de vue de sa conservation que de son mode de construction, est certainement le plus beau dolmen de Corse, et cela lui vaut d’être classé monument historique depuis 1900. Il est composé de six orthostates, sortes de montants régularisés d’une trentaine de centimètres d’épaisseur, et d’une grande dalle de couverture (3.40 x 2.90 m). Avec 4 m2, la chambre funéraire est de dimensions notables. Elle s’ouvre à l’est dans l’axe du soleil levant au solstice d’hiver. Placé au sommet d’une petite butte, avec une hauteur de 1.80 met une longueur de 2.60 m, ce monument devait être visible de loin, attirant le regard et forçant l’observation. À l’origine, il s’agissait d’une véritable nécropole car ce sont trois dolmens, malheureusement détruits aujourd’hui, qui avaient été signalés.
Le dolmen de Settiva
Situé au sommet d’une butte entre Petreto-Bicchisano et Casalabriva, le dolmen de Settiva présente l’intérêt d’être dans un bon état de conservation, ce qui permet d’en appréhender les caractéristiques. Il appartient à la catégorie des dolmens engagés dans le sol (d’autres structures pouvant être complètement hors sol) : la chambre funéraire est formée par de grandes dalles verticales semi-enterrées et couverte par une dalle de grandes dimensions. L’ensemble présente au moins deux traits originaux : d’une part, le plan de l’ensemble des grosses pierres, qui délimitent le tumulus dans lequel a chambre était inscrite, ne décrit pas un cercle complet ; d’autre part, la chambre est précédée d’un petit vestibule lui-même cloisonné par des dalles. Il était associé à au moins deux menhirs, dont l’un a
été redressé, et peut-être à un alignement plus vaste. Les fouilles, conduites par Roger Grosjean en 1970, ont livré deux niveaux archéologiques. Dans le premier, des fragments osseux attestent d’une réutilisation de la tombe au Moyen Âge, et on a retrouvé dans le second les restes d’une vingtaine de tasses à une seule anse attribuées au Bronze ancien.
été redressé, et peut-être à un alignement plus vaste. Les fouilles, conduites par Roger Grosjean en 1970, ont livré deux niveaux archéologiques. Dans le premier, des fragments osseux attestent d’une réutilisation de la tombe au Moyen Âge, et on a retrouvé dans le second les restes d’une vingtaine de tasses à une seule anse attribuées au Bronze ancien.
Le dolmen Tola du u Turmentu
Le mégalithisme n’est pas un stade d’évolution, mais un phénomène culturel universel qui, en Corse, débute au Néolithique moyen pour s’achever dans le courant de l’âge du bronze. Ce phénomène s’exprime par la construction de sépultures, coffres (bancali) et dolmens (tole ou stazzone), et par l’érection de monolithes isolés ou en alignement, les menhirs et les statues-menhirs. Ces lieux de culte, où les hommes peuvent célébrer la mémoire de leurs ancêtres, viennent témoigner de l’ancrage des communautés sur un terroir déterminé, de l’existence d’un certain nombre de croyances religieuses, bien que nous n’en ayons pas le contenu, et de l’organisation d’une société qui se hiérarchise, car elles semblent impliquer la coordination d’un travail de groupe et présenter l’émergence d’une classe de guerriers. Quelques noms - le dolmen dit Tola di u turmentu à Serra di Ferro en est l’exemple - témoignent encore de la volonté, apparue avec la christianisation, de désacraliser ces lieux en les rendant source d’effroi.
Dolmen de Poghjaredda
Les dolmens, sépultures collectives mégalithiques, apparaissent en Corse au V millénaire av J.C. L’architecture du dolmen de Poghjaredda et les structures qui y sont adjointes sont caractéristiques des dolmens Corse. Il est entouré d’une couronne de pierre large de 1,60 m. Devant l’ouverture, deux blocs de pierre en prolongent les montants. La dalle de couverture a glissé, elle fermait initialement une petite chambre en partie enterrée. Il possède, comme plus de la moitié des dolmens Corse, une dalle en «écusson » qui a dû avoir une fonction symbolique. Deux menhirs étaient directement en rapport avec la tombe. Ils se dressaient dans un dépôt d’offrandes, il contenait des rebuts de taille. Deux autres cercles entourent de très grands foyers aux soles en argile. Il a été utilisé du néolithique moyen au bronze final pendant plusieurs millénaires. Il se situe dans un léger col, en bordure d’un chemin, localisation fréquente des dolmens Corse symboliquement associés aux franchissements, aux lieux de passages et aux limites.