La biologie du châtaignier
Figure emblématique de notre île, le châtaignier appartient à l’espèce Castanea sativa qui est indigène en Corse. Implanté principalement entre 400 et 1200 m, il affectionne les terrains siliceux et acides, légers et bien drainés. Redoutant la forte insolation il est donc planté en versant nord (umbria).
Le châtaignier est un arbre fruitier pouvant mesurer jusqu’à 30 m de haut. Sa durée de vie est importante, certains arbres sont pluricentenaires et atteignent l’âge de 500 ans. Le châtaignier présente un port en boule ou élancé. C’est un arbre à feuilles caduques.
Ces dernières, d’un joli vert, ont une forme allongée et très dentée.
Elles mesurent jusqu’à 20 cm et rougissent en automne avant de tomber.
Le châtaignier est une espèce monoïque ce qui signifie que les fleurs mâles et femelles sont portées par le même arbre.
La floraison se déroule aux mois de mai et de juin. Les fleurs sont regroupées en inflorescences souples appelées chatons - des chatons mâles constitués uniquement de fleurs mâles ; - des chatons androgynes portant des fleurs mâles et des fleurs femelles, ces dernières souvent groupées par trois, se situent à la base de l’inflorescence.
La pollinisation se déroule de juin à juillet, elle est principalement assurée par le vent (pollinisation anémophile) et par les insectes comme les abeilles (pollinisation entomophile). L’autofécondation étant faible, la fécondation croisée (entre arbres différents) est indispensable et nécessite de cultiver ensemble plusieurs variétés de châtaigniers.
Après fécondation, la fleur femelle se transforme en fruit contenu dans une enveloppe hérissée de piquants appelée bogue « U ricciu ». Un fruit peut contenir une ou plusieurs graines, en général deux. Dans le premier cas, le fruit sera appelé marron et dans le second cas châtaigne.
En automne, les bogues s’ouvrent en quatre valves et laissent tomber les fruits au sol.
Les variétés fruitières sont nombreuses, quarante-sept ont ainsi été répertoriées par les services de l’Institut National de la Recherche Agronomique.
Chacune d’elles présente des caractères organoleptiques particuliers permettant des utilisations diverses : farines, marrons glacés, marrons grillés…
Deux maladies dues à des champignons microscopiques font encore aujourd’hui de gros dégâts parmi les châtaigniers vieillissants : l’encre et le chancre de l’écorce. La première attaque le système racinaire, progresse jusqu'au tronc où l’écorce se craquelle et laisse couler la sève qui prend une teinte noire due à l’oxydation. La seconde se traduit par un gonflement brun-rougeâtre de l’écorce et peut arrêter la circulation de la sève.
Il y a quelques années une autre maladie due à un petit insecte le cynips (Dryocosmus kuriphilus) est apparue.
Pendant la saison de végétation la femelle pond dans les bourgeons. Les larves s’y développent formant une gale qui déforme les fruits et limite la croissance de l’arbre. Au printemps suivant les jeunes adultes quittent les gales, de mai à juillet, pour se reproduire et pondre, recommençant un nouveau cycle
Le châtaignier est un arbre fruitier pouvant mesurer jusqu’à 30 m de haut. Sa durée de vie est importante, certains arbres sont pluricentenaires et atteignent l’âge de 500 ans. Le châtaignier présente un port en boule ou élancé. C’est un arbre à feuilles caduques.
Ces dernières, d’un joli vert, ont une forme allongée et très dentée.
Elles mesurent jusqu’à 20 cm et rougissent en automne avant de tomber.
Le châtaignier est une espèce monoïque ce qui signifie que les fleurs mâles et femelles sont portées par le même arbre.
La floraison se déroule aux mois de mai et de juin. Les fleurs sont regroupées en inflorescences souples appelées chatons - des chatons mâles constitués uniquement de fleurs mâles ; - des chatons androgynes portant des fleurs mâles et des fleurs femelles, ces dernières souvent groupées par trois, se situent à la base de l’inflorescence.
La pollinisation se déroule de juin à juillet, elle est principalement assurée par le vent (pollinisation anémophile) et par les insectes comme les abeilles (pollinisation entomophile). L’autofécondation étant faible, la fécondation croisée (entre arbres différents) est indispensable et nécessite de cultiver ensemble plusieurs variétés de châtaigniers.
Après fécondation, la fleur femelle se transforme en fruit contenu dans une enveloppe hérissée de piquants appelée bogue « U ricciu ». Un fruit peut contenir une ou plusieurs graines, en général deux. Dans le premier cas, le fruit sera appelé marron et dans le second cas châtaigne.
En automne, les bogues s’ouvrent en quatre valves et laissent tomber les fruits au sol.
Les variétés fruitières sont nombreuses, quarante-sept ont ainsi été répertoriées par les services de l’Institut National de la Recherche Agronomique.
Chacune d’elles présente des caractères organoleptiques particuliers permettant des utilisations diverses : farines, marrons glacés, marrons grillés…
Deux maladies dues à des champignons microscopiques font encore aujourd’hui de gros dégâts parmi les châtaigniers vieillissants : l’encre et le chancre de l’écorce. La première attaque le système racinaire, progresse jusqu'au tronc où l’écorce se craquelle et laisse couler la sève qui prend une teinte noire due à l’oxydation. La seconde se traduit par un gonflement brun-rougeâtre de l’écorce et peut arrêter la circulation de la sève.
Il y a quelques années une autre maladie due à un petit insecte le cynips (Dryocosmus kuriphilus) est apparue.
Pendant la saison de végétation la femelle pond dans les bourgeons. Les larves s’y développent formant une gale qui déforme les fruits et limite la croissance de l’arbre. Au printemps suivant les jeunes adultes quittent les gales, de mai à juillet, pour se reproduire et pondre, recommençant un nouveau cycle
L’implantation du châtaignier
Le développement véritable de la culture du châtaignier date du XIIe siècle avec la production de piquets et tonneaux pour la vigne. À la fin du XVIe siècle, les plaines littorales, de nouveau sécurisées grâce à la construction des tours génoises, sont remises en culture. Les pratiques agraires se modernisent et la République de Gênes amorce une politique volontariste pour le développement agricole de l’île. Elle favorise l’autosuffisance alimentaire et l’exportation en incitant les habitants, par des aides financières et des conseils techniques, à planter des arbres fruitiers (l’olivier surtout) et des châtaigniers désormais surnommés « arbres à pain ».
En 1796, le plan TERRIER de la Corse (sorte de plan d’occupation des sols et d’état des lieux) révèle une étendue de la châtaigneraie de 35.442 ha pour une population de 150.735 habitants
La farine de châtaigne devient ainsi progressivement la base de l’alimentation de la population rurale avec la « pulenda » comme plat emblématique.
Elle remplace les céréales dont les réserves se sont progressivement épuisées.
Les autres utilisations du châtaignier sont nombreuses. Le feuillage nourrit le bétail. Le bois sert à se chauffer, mais il permet aussi la réalisation de charpentes et de planchers ainsi que la construction de meubles et d’outils. Ainsi le châtaignier joua, pendant de très longues années, un rôle essentiel dans la vie des populations insulaires, ce qui permit de parler de
« civilisation du châtaignier ».
À partir de la fin du XIXe siècle, la châtaigneraie va connaître une longue période de déclin, les villages se dépeuplent au profit des stations balnéaires.
La première guerre mondiale avec le départ et la mort de nombreux jeunes corses mettra un coup d’arrêt à l'exploitation intensive des châtaigneraies. Vieilles, abandonnées, meurtries par le feu et les coupes abusives, livrées au libre parcours des porcins et des bovins, les châtaigneraies dépérissent.
En 1796, le plan TERRIER de la Corse (sorte de plan d’occupation des sols et d’état des lieux) révèle une étendue de la châtaigneraie de 35.442 ha pour une population de 150.735 habitants
La farine de châtaigne devient ainsi progressivement la base de l’alimentation de la population rurale avec la « pulenda » comme plat emblématique.
Elle remplace les céréales dont les réserves se sont progressivement épuisées.
Les autres utilisations du châtaignier sont nombreuses. Le feuillage nourrit le bétail. Le bois sert à se chauffer, mais il permet aussi la réalisation de charpentes et de planchers ainsi que la construction de meubles et d’outils. Ainsi le châtaignier joua, pendant de très longues années, un rôle essentiel dans la vie des populations insulaires, ce qui permit de parler de
« civilisation du châtaignier ».
À partir de la fin du XIXe siècle, la châtaigneraie va connaître une longue période de déclin, les villages se dépeuplent au profit des stations balnéaires.
La première guerre mondiale avec le départ et la mort de nombreux jeunes corses mettra un coup d’arrêt à l'exploitation intensive des châtaigneraies. Vieilles, abandonnées, meurtries par le feu et les coupes abusives, livrées au libre parcours des porcins et des bovins, les châtaigneraies dépérissent.
Le renouveau de la castanéiculture
C’est à partir de la fin des années soixante-dix que partout en Corse on observe une relance de la castanéiculture. Cette renaissance symbolise « une Corse de l’intérieur qui refuse de voir la désertification comme une fatalité historique et se revendique un avenir construit sur ses ressources humaines et naturelles ». La région de Bocognano y joua un rôle déterminant et fut l’une des inspiratrices de ce souffle nouveau. Des actions concrètes virent le jour comme le nettoyage et la rénovation des parcelles, la restauration du Mulinu di l’Orsu en 1982 ou la transmission des savoir-faire.
Mais c’est avec la création, en 1983, de la « Foire de Bucugnà » ou « Festa di a castagna » que ce renouveau trouva sa pierre angulaire. Renouvelée tous les ans, le premier week-end de décembre, elle permet non seulement de valoriser un fruit et son territoire, mais aussi de « créer les conditions de l’action et de la réflexion » du développement durable des territoires.
Mais c’est avec la création, en 1983, de la « Foire de Bucugnà » ou « Festa di a castagna » que ce renouveau trouva sa pierre angulaire. Renouvelée tous les ans, le premier week-end de décembre, elle permet non seulement de valoriser un fruit et son territoire, mais aussi de « créer les conditions de l’action et de la réflexion » du développement durable des territoires.