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Les Huiles Essentielles


 
La culture et la distillation des plantes à parfum aromatiques et médicinales existent depuis plus de 5000 ans en Egypte. En Corse, on a toujours utilisé les plantes pour prévenir ou guérir les maux. La distillation pour la transformation de ces plantes en huiles essentielles en Europe est récente. Grace à la distillation, on a modernisé des usages ancestraux d’utilisation de plantes endémiques. La Corse est la première et la seule région d’Europe à avoir élaboré une Charte de cueillette des plantes à parfum aromatiques et médicinales.
 

DU MILIEU NATUREL A LA CULTURE



Cueillir dans la nature et cultiver des plantes est le double savoir-faire du paysan herboriste. Au-delà de sa capacité à reconnaitre les plantes, il respecte des modes de cueillette stricts.

Souvent pour la première phase, le paysan herboriste cueille dans la nature, étudie la plante, la sélectionne, identifie les terrains et expositions où la plante se développe le plus favorablement.




Ensuite après plusieurs années de sélection de plantes et d’étude de terrain, le paysan herboriste passe à la phase de culture en exploitation.

LA CUEILLETTE

L’ensemble des producteurs insulaires ont finalisé une charte de cueillette régionale aujourd’hui reconnue par tous. Pour tout site de cueillette, l’autorisation écrite du propriétaire doit être obtenue. Chaque site est préalablement observé avant la cueillette pour en déterminer ensuite les conditions de cueillette respectueuses du végétal.

La cueillette s’effectue en laissant sur le pied suffisamment de végétal pour assurer la vie de la plante. Une période de repos pour les plantes pérennes est nécessaire. Il convient pour ces dernières de laisser 10% de pieds non taillés pour garantir la pollinisation. Pour quelques plantes pérennes au contraire des coupes sévères seront réalisées afin de privilégier l’émission de rejets (myrte, lentisque…). Les plantes récoltées sont taillées soigneusement et manuellement avec des outils adaptés permettant une régénération recherchée par les professionnels : serpe à dent, faucille à tranchant, sécateurs. Le transport des plantes se fait en vrac, à l’aide de bâches de toile, ou de sacs de jute.

La Charte définit 22 espèces autorisées pour la cueillette avec nom en latin, français et corse, les éléments récoltés (sommités fleuries, hampes florales, jeunes rameaux). les périodes de cueillette préconisées et les outils utilisés afin de respecter au mieux la ressource naturelle et l’écologie des sites de cueillette. (http://cbnc.oec.fr/catalog_repository/uploads/7/CPAM.pdf).
La cueillette d’une nouvelle espèce éventuelle sera prise en compte et fera l’objet systématique d’un complément du cahier des charges.

LA DISTILLATION




La distillerie est composée, d’un local technique avec chaudière qui créé de la vapeur pour extraire les molécules de la plante et d’un alambic avec un vase à fleurs (cuve de 2000 litres), qui réceptionne les végétaux.

Tout est pesé et répertorié sur le cahier de cueillette.
 




La cuve (ou vase) à fleurs est constituée d’un fond en grille perforée, c’est le panier.
 





Le remplissage de la cuve se fait à la main.
 




Le végétal est réparti à plat au fond de la cuve et tassé par le poids de l’homme uniquement. En effet, une pression trop forte (de type mécanique), altèrerait les molécules.




La grille perforée permet à la vapeur de se répartir de manière homogène à l’intérieur de la cuve et de pénétrer chaque branche du végétal, la vapeur éclate les poches de la plante.
La vapeur sort par le haut de la cuve par le col de cygne, ce dernier est prolongé par le bec de cygne qui pénètre l’échangeur (ou le condenseur).




L’échangeur est refroidi en permanence, il permet de passer de la phase gazeuse (état de vapeur) à la molécule à la phase liquide.

 

A l’état liquide de la molécule, on a deux produits, l’eau florale et l’huile essentielle, qui sont réceptionnés et séparés dans l’essencier séparateur (ou le vase florentin).
 
 

Témoignage recueilli auprès de M. Paul & Jean Pierre Caux à Ocana