Des formations végétales originales
Les pozzi ou pozzines sont des pelouses rases se développant en altitude (1300 m - 2200 m) sur un sol tourbeux acide. Elles se présentent sous la forme de dépressions plus ou moins circulaires remplies d'eau, communiquant les unes avec les autres par un réseau de canaux. Elles correspondent au colmatage d'anciens lacs glaciaires.
C’est John Briquet, directeur des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève qui, en 1910, définit le terme de pozzine en associant le mot corse pozzi (puits) avec la terminaison du mot français alpine.
En 1869, Léonard de Saint-Germain dans son ouvrage intitulé « La Corse » décrivait déjà ces formations originales
:
" ... La surface de ce plateau qui ressemble à un vaste manteau que la nature a jeté sur le dos de la montagne, est composé d'un gazon fin comme des cheveux d'enfant, de thym, de serpolet, de menthe, et d'une grande variété de plantes aromatiques dont les racines se mêlent, se croisent, s'enlacent entre elles avec tant de résistance que le tissu moelleux qui en résulte, épais de vingt-cinq à trente centimètres, devient imperméable à l'eau.
En marchant dessus le sol oscille à de grandes distances ; vous craignez d'enfoncer : point du tout, il reprend son élasticité, et vous vous habituez bientôt à marcher sans émotion sur cette prairie mouvante. Soyez sans crainte aucune, le tissu est solide ; ce qui le prouve, c'est que des troupeaux de boeufs et de chevaux y paissent journellement sans accident. Un régiment de grosse cavalerie pourrait aisément y manoeuvrer sans danger. Si vous mettez pied à terre, vous ne tardez pas à vous apercevoir que dessus ce tissu si serré se trouve une nappe d'eau; si vous prêtez l'oreille, vous entendrez très distinctement le bruissement d'un cours d'eau. Mais si vous n'êtes point armé d'un bon instrument, vous n'arriverez jamais à rompre cette enveloppe...".
C’est John Briquet, directeur des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève qui, en 1910, définit le terme de pozzine en associant le mot corse pozzi (puits) avec la terminaison du mot français alpine.
En 1869, Léonard de Saint-Germain dans son ouvrage intitulé « La Corse » décrivait déjà ces formations originales
:
" ... La surface de ce plateau qui ressemble à un vaste manteau que la nature a jeté sur le dos de la montagne, est composé d'un gazon fin comme des cheveux d'enfant, de thym, de serpolet, de menthe, et d'une grande variété de plantes aromatiques dont les racines se mêlent, se croisent, s'enlacent entre elles avec tant de résistance que le tissu moelleux qui en résulte, épais de vingt-cinq à trente centimètres, devient imperméable à l'eau.
En marchant dessus le sol oscille à de grandes distances ; vous craignez d'enfoncer : point du tout, il reprend son élasticité, et vous vous habituez bientôt à marcher sans émotion sur cette prairie mouvante. Soyez sans crainte aucune, le tissu est solide ; ce qui le prouve, c'est que des troupeaux de boeufs et de chevaux y paissent journellement sans accident. Un régiment de grosse cavalerie pourrait aisément y manoeuvrer sans danger. Si vous mettez pied à terre, vous ne tardez pas à vous apercevoir que dessus ce tissu si serré se trouve une nappe d'eau; si vous prêtez l'oreille, vous entendrez très distinctement le bruissement d'un cours d'eau. Mais si vous n'êtes point armé d'un bon instrument, vous n'arriverez jamais à rompre cette enveloppe...".
La vie dans les pozzines
Dans les parties centrales toujours imbibées d'eau, la couche de tourbe peut être importante (4,50 m au centre du plateau par exemple). Une végétation hydrophile délicate s'y développe Elle comprend de nombreuses graminées et cypéracées (Nardus stricta et Carex sp.) mais aussi la menthe de Requien, la véronique rampante et la pâquerette de Bernard. De petites plantes carnivores telles la grassette de Corse (Pinguicula corsica) et la droséra ou rossolis à feuilles rondes (Drosera rotundifofia), uniquement au lac de Crena, sont aussi rencontrées. Les poils (chez la droséra) et les glandes (chez les grassettes) poisseux emprisonnent les insectes.
Ces derniers sont « digérés", leurs protéines fournissant à la plante une source d'azote indispensable à sa croissance.
La faune des pozzines est assez variée :
→dans le ciel l'aigle royal, le gypaètebarbu, le chocard à bec jaune, le traquet motteux mais aussi merles et grives ;
→ sur la pelouse, moutons, porcs, chevaux et bovins ;
→ dans les trous d'eau : les truites et quelques amphibiens tels la rainette et l'euprocte de Corse.
Ces derniers sont « digérés", leurs protéines fournissant à la plante une source d'azote indispensable à sa croissance.
La faune des pozzines est assez variée :
→dans le ciel l'aigle royal, le gypaètebarbu, le chocard à bec jaune, le traquet motteux mais aussi merles et grives ;
→ sur la pelouse, moutons, porcs, chevaux et bovins ;
→ dans les trous d'eau : les truites et quelques amphibiens tels la rainette et l'euprocte de Corse.
L’origine des pozzines
Il y a plus de dix mille ans, le réchauffement du climat entraîna le retrait des glaciers et la naissance des lacs d'altitude.
Les apports d'alluvions torrentielles (graviers, boues) permirent l’apparition de pelouses marécageuses en bordure des lacs. Ces dernières, avec le temps, gagnèrent du terrain sur l'eau et, petit à petit, comblèrent les lacs jusqu'à devenir par endroits de véritables mares temporaires
Les apports d'alluvions torrentielles (graviers, boues) permirent l’apparition de pelouses marécageuses en bordure des lacs. Ces dernières, avec le temps, gagnèrent du terrain sur l'eau et, petit à petit, comblèrent les lacs jusqu'à devenir par endroits de véritables mares temporaires