Au détour d'un sentier, découvrez ces villages figés dans le temps. Leur vie semble s'être arrêtée il y a plusieurs décennies et ils recèlent encore les trésors, témoignages de savoir-faire et d'activités traditionnels.
Muna (commune de Murzu)
Le hameau de Muna est composé d'une dizaine de maisons installées sur les pentes rocheuses de la punta di a Spusata. Ce hameau a été fondé vers 1740 en lien avec l'exploitation forestière entreprise dans ce secteur.
Au XIXe siècle, malgré l'accès limité à un sentier muletier, Muna est doté d'une église et d'une école qui rassembla jusqu'à une cinquantaine d'enfants. La population vivait de ses propres ressources (cultures, oliviers, châtaigniers,..) A partir de la seconde moitié du XXe siècle, le village est progressivement déserté alors qu'une centaine d'habitants y étaient comptabilisés jusqu'en 1960.
Actuellement le village est accessible depuis Murzu ou depuis Rusazia. Il l'est également par un sentier pédestre au départ de Murzu, il faut compter 2h30 en empruntant ce chemin qui longe le cours du Liamone jusqu'a Bocca Verghju puis en cheminant entre forêt et maquis. Il est possible d'observer par endroit des vestiges de dallages.
Actuellement le village est accessible depuis Murzu ou depuis Rusazia. Il l'est également par un sentier pédestre au départ de Murzu, il faut compter 2h30 en empruntant ce chemin qui longe le cours du Liamone jusqu'a Bocca Verghju puis en cheminant entre forêt et maquis. Il est possible d'observer par endroit des vestiges de dallages.
U Tassu (commune de E Cristinacce)
A proximité des villages d’Evisa, Marignana et E Cristinacce se trouvent les ruines d’un village abandonné dénommé U Tassu . A l’origine, U Tassu faisait partie des 7 hameaux qui composaient E Cristinacce avant d’être brûlés par les Génois en 1460. Ce village à l’architecture bien particulière est composé d’une dizaine de maisons enchevêtrées les unes aux autres. Il comptait à son apogée (selon un recensement effectué en 1535) un peu plus de 95 habitants.
Sa chapelle dédiée à san Petru et san Paulu (fêtés le 29 juin) est ornée d’une fresque réalisée par Mario Sépulcre.
U Tassu se trouve au carrefour de plusieurs chemins ce qui lui donné un rôle incontournable dans le développement des activités commerciales de la micro-région : activités agricoles, porcines et bovines, dérivés de l’agriculture maraîchère (confitures, liqueurs…), productions de miel et de farine de châtaignes.
Ce carrefour était aussi utile aux bergers du Niolu durant la transhumance vers les piaghje ou vers les montagnes.
Malheureusement, au début du vingtième siècle, la création de la route contribua au déclin d’U Tassu. Le dernier habitant quitta le village en 1935.
De nos jours, plusieurs chemins inscrits au PIPR de Corse du Sud vous conduiront vers ce site :
Sa chapelle dédiée à san Petru et san Paulu (fêtés le 29 juin) est ornée d’une fresque réalisée par Mario Sépulcre.
U Tassu se trouve au carrefour de plusieurs chemins ce qui lui donné un rôle incontournable dans le développement des activités commerciales de la micro-région : activités agricoles, porcines et bovines, dérivés de l’agriculture maraîchère (confitures, liqueurs…), productions de miel et de farine de châtaignes.
Ce carrefour était aussi utile aux bergers du Niolu durant la transhumance vers les piaghje ou vers les montagnes.
Malheureusement, au début du vingtième siècle, la création de la route contribua au déclin d’U Tassu. Le dernier habitant quitta le village en 1935.
De nos jours, plusieurs chemins inscrits au PIPR de Corse du Sud vous conduiront vers ce site :
- un premier au départ d’Evisa d’une longueur d’environ 3 Km
- un second au départ de Marignana d’environ 2.4 Km
- un dernier au départ de E Cristinacce d’environ 2.2 Km
A Chjavi (Prupià)
Le site d'a Chjavi constitue un promontoire rocheux, dominant la plaine de Tavaria avec un replat qui s’étale au Sud-Est.
Ce mot désigne la clé. Cependant, on peut supposer que la racine « Kia » soit plutôt un terme géomorphique désignant un promontoire en hauteur ou encore issue d'un nom de saint « Santa Chjara, Santa Catalina, Santu Carlu… ». Puis que ce nom ait été déformé et transformé avec le temps.
Le site d’A Chjavi était occupé dès le Néolithique: des abris sous roches et un menhir se trouvent sur le chemin qui descend de Tivulaghju.
Les ruines actuelles (une casetta, deux casi et une casa forta, un four à pain et une chapelle) ont un appareillage en granit de très belle qualité.
Témoignage recueilli auprès de l'associu « FIGHJULA I PETRI »
Ce mot désigne la clé. Cependant, on peut supposer que la racine « Kia » soit plutôt un terme géomorphique désignant un promontoire en hauteur ou encore issue d'un nom de saint « Santa Chjara, Santa Catalina, Santu Carlu… ». Puis que ce nom ait été déformé et transformé avec le temps.
Le site d’A Chjavi était occupé dès le Néolithique: des abris sous roches et un menhir se trouvent sur le chemin qui descend de Tivulaghju.
Les ruines actuelles (une casetta, deux casi et une casa forta, un four à pain et une chapelle) ont un appareillage en granit de très belle qualité.
Témoignage recueilli auprès de l'associu « FIGHJULA I PETRI »
Arridavu (Sartè)
Arridavu, hameau abandonné situé sur un éperon rocheux en forme de lune à moins 300 m d’altitude, domine la petite vallée de Murtella sur la commune de Sartè. Il a été implanté sur un site archéologique, à l’emplacement d’un village préhistorique dont on devine encore les arases et reste de fortification de l’âge du bronze.
Selon la tradition orale, le hameau d’Arridavu aurait été fondé par la famille Mary au XIXe siècle. Le village connu une croissance rapide grâce à sa localisation en hauteur au milieu des roches pour prévenir des invasions extérieures mais aussi proche de terres fertiles.
Vers les années 1800, le hameau est composé de treize bâtiments disposés en croissant de lune dont trois maisons à étages, sept caseddi , une bergerie, une école, un local collectif et deuxfours.
Les habitants vivaient d’agriculture. Au centre du village, il existe encore des traces de plantation de l’ortu à seccu (le jardin sec) qui poussait sans être arrosé.
Les versants étaient aussi cultivés, comme le prouvent les nombreux murets de soutènements encore visibles aujourd'hui.
I conchi, les rochers creux, présents tout autour du village retenaient l’eau de pluie en hiver et servaient de réserve tout au long de l'année.
Aux trois entrées principales, sont gravés les cinq F (F.F.F.F.F), formule propitiatoire qui demande à la déesse Fortuna de faire une bonne mort (Furtuna Fami Fà una Felici Fini).
Il n’y avait ni église, ni cimetière à Ariddavu. Le rosaire était dit tous les soirs et on enterrait les morts à Ghjunchetu, village voisin.
Dans les années 1930, le hameau fut peu à peu déserté. En 1936, l’institutrice, alors la seule habitante, le quitta définitivement.
Aujourd’hui, on ne connait plus de personnes vivantes ayant connu le village d’Ariddavu en activité, seuls restent les murs en granit et quelques toits en tuiles, témoignages d’une vie passée.
Vers les années 1800, le hameau est composé de treize bâtiments disposés en croissant de lune dont trois maisons à étages, sept caseddi , une bergerie, une école, un local collectif et deuxfours.
Les habitants vivaient d’agriculture. Au centre du village, il existe encore des traces de plantation de l’ortu à seccu (le jardin sec) qui poussait sans être arrosé.
Les versants étaient aussi cultivés, comme le prouvent les nombreux murets de soutènements encore visibles aujourd'hui.
I conchi, les rochers creux, présents tout autour du village retenaient l’eau de pluie en hiver et servaient de réserve tout au long de l'année.
Aux trois entrées principales, sont gravés les cinq F (F.F.F.F.F), formule propitiatoire qui demande à la déesse Fortuna de faire une bonne mort (Furtuna Fami Fà una Felici Fini).
Il n’y avait ni église, ni cimetière à Ariddavu. Le rosaire était dit tous les soirs et on enterrait les morts à Ghjunchetu, village voisin.
Dans les années 1930, le hameau fut peu à peu déserté. En 1936, l’institutrice, alors la seule habitante, le quitta définitivement.
Aujourd’hui, on ne connait plus de personnes vivantes ayant connu le village d’Ariddavu en activité, seuls restent les murs en granit et quelques toits en tuiles, témoignages d’une vie passée.
L’école, a scola
L’école, localisée à l’extrémité du village était composée d’une classe unique. Cette grande bâtisse à étage, chauffée au moyen d’une cheminée accueillait une cinquante d’élèves au début du XXe siècle. Les élèves étaient des habitants du village ou des enfants de bergers des alentours. Ils arrivaient assez chargés, parfois de très loin, puisqu’ils apportaient leur repas de midi. En 1934, on ne compte plus que 20 élèves venant des campagnes environnantes. Aucun n’habitait Ariddavu. L’école ferme en 1936, lorsque l’institutrice part elle aussi.
L’école, localisée à l’extrémité du village était composée d’une classe unique. Cette grande bâtisse à étage, chauffée au moyen d’une cheminée accueillait une cinquante d’élèves au début du XXe siècle. Les élèves étaient des habitants du village ou des enfants de bergers des alentours. Ils arrivaient assez chargés, parfois de très loin, puisqu’ils apportaient leur repas de midi. En 1934, on ne compte plus que 20 élèves venant des campagnes environnantes. Aucun n’habitait Ariddavu. L’école ferme en 1936, lorsque l’institutrice part elle aussi.
Le four, u fornu
En 1870, le cadastre recense deux fours collectifs. Dans les années 1900, il ne reste plus qu’un four en état de marche. On y réalisait une fournée de pain tous les 15 jours environs. Ariddavu était réputé pour l’excellence de ses canistrons, canistroni, confectionnés par les femmes du village dans les fours collectifs, devenus spécialité du village.
En 1870, le cadastre recense deux fours collectifs. Dans les années 1900, il ne reste plus qu’un four en état de marche. On y réalisait une fournée de pain tous les 15 jours environs. Ariddavu était réputé pour l’excellence de ses canistrons, canistroni, confectionnés par les femmes du village dans les fours collectifs, devenus spécialité du village.
L'accès :
C’est à environ cinq kilomètres de Bocca Albitrina en direction de Tizzà, que se situe le chemin vers le hameau d’Ariddavu. Il faut monter à travers bois durant une vingtaine de minutes. Le parcours est ombragé. A l'arrivée, la découverte des maisons en ruines permet une retour dans le passé.
C’est à environ cinq kilomètres de Bocca Albitrina en direction de Tizzà, que se situe le chemin vers le hameau d’Ariddavu. Il faut monter à travers bois durant une vingtaine de minutes. Le parcours est ombragé. A l'arrivée, la découverte des maisons en ruines permet une retour dans le passé.